Mary Mann
Que faire ou ne pas faire : that is the question !
Vous ne savez pas quel métier choisir ? Tiraillé par de multiples intérêts et face au schéma d’hyperspécialisation du marché du travail, vous vous retrouvez face à un dilemme… Le choix du salariat ou de l’indépendance vous interpelle peut-être aussi, alors que le salariat prévaut et que l’entrepreneuriat est souvent décrié. Mais que choisir ? Et faut-il choisir ? Avoir de multiples intérêts est-il un problème inconciliable avec le monde professionnel ? Le salariat a-t-il toujours été la norme ? Voyons cela en détails…
Si vous n’êtes pas sûr de vouloir faire le même job ou d’être salarié pour le reste de votre vie, rassurez-vous, vous n’êtes pas seul !
À l’occasion d’un discours illuminant, l’écrivain et artiste Emilie Wapnick décrit le type de personnes qu’elle appelle « multi-potentialistes » : ceux qui exploitent toute une palette d’intérêts et de métiers pendant leur vie, et qui ne veulent surtout pas se limiter !
En êtes-vous un ?
Pour en avoir une idée, regardez cette vidéo. Pour choisir la langue du sous-titrage : cliquer sur la bulle rouge avec les 3 petits points qui se trouve en bas à droite de la vidéo.
Pourquoi choisir au fait ?
Selon une étude réalisée pour le salon des microentreprises (SME), en 2016, en France, 16 % des actifs entre 18 et 65 ans étaient des slasheurs, des travailleurs qui pratiquaient plusieurs activités en même temps.
Parmi eux, 77 % exerçaient leur deuxième métier dans un secteur complètement différent.
Est-ce de la dilettante ? Est-ce une obligation économique ? Ou plutôt une sorte de pied de nez aux codes éculés qui veulent que l’on se spécialise dans un seul métier pendant toute une existence ?
À la Renaissance, ceux qui cumulaient plusieurs expertises forçaient l’admiration et étaient souvent à l’origine de grandes avancées intellectuelles. On les appelait polymathes. Parmi eux, se trouvaient Descartes, Copernic, Léonard de Vinci ou encore Michel Ange…
Mais qu’en est-il de nos jours ? Les polymathes du 21e siècle sont-ils aussi encensés que leurs aînés ? Ou au contraire, subissent-ils des blocages qui les empêchent de slasher comme ils veulent ?
Quel métier faire dans la vie ?
Dans son discours, Emilie Wapnick nous rappelle la fameuse question qu’on nous posait à tout bout de champ dès le plus jeune âge :
« Qu’est-ce que tu veux faire quand tu seras grand ? ».
Hélas, cette question source de tant d’anxiété, a coupé les ailes à plus d’un rêveur.
Elle sous-entendrait qu’on devrait se résigner à ne choisir qu’un seul métier à VIE. C’est paralysant lorsqu’on a envie par exemple d’être à la fois pompier, pilote d’hélicoptère et vétérinaire…
À l’âge adulte, une fois les présentations faites, cette question devient :
« Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? ».
Idem, cette tournure conduit à penser que seul un métier nous définit et qu’on ne peut en exercer qu’un seul dans la vie.
Pire.
Qu’il n’est pas normal de papillonner ou de vouloir changer de voie professionnelle ! On ressent alors la même angoisse que quand on était enfant. Et on se sent enfermé dans une boîte avec une étiquette sur le front.
Mais depuis quand un individu se réduit-il à une étiquette professionnelle alors qu’il possède plusieurs facettes et que sa curiosité intellectuelle le pousse à s’intéresser à de multiples sujets et activités, qu’ils soient aux antipodes ou complémentaires ?
Vous pouvez aimer et maîtriser plusieurs disciplines.
Mus par l’hyperactivité, certains polymathes sont des touche-à-tout invétérés. Ils exercent ces activités séparément pour éviter la routine.
Mais la plupart sont habités par une quête existentielle. Elle les pousse à s’intéresser à de nombreux sujets connexes pour trouver des réponses ou pour parfaire leur savoir-faire en l’abordant sous toutes les coutures.
Cette compréhension de but suprême est essentielle pour saisir le moteur de leur action. Car qu’on soit polymathe ou pas, ce qui compte pour être heureux professionnellement, c’est de comprendre sa motivation ultime afin de rester cohérent dans tout ce qu’on entreprend.
Léonard de Vinci par exemple, était boulimique de connaissances. Car le but qu’il poursuivait et ce qui sous-tendait toutes ses actions était de percer le principe de la Vie, et la loi à la fois de la nature et de l’univers qui régissait tout le vivant. De même, Descartes a poursuivi la Vérité et voulait révéler une science universelle. Aristote semblait avoir la même quête que De Vinci. Ces hommes possédaient de multiples compétences au service d’un but supérieur.
Aujourd’hui, on médiatise surtout des polymathes dans les arts : une personne qui est à la fois acteur, metteur en scène, scénariste et auteur par exemple.
Il en existe aussi dans les milieux scientifiques, comme M. Bobola : d’abord Docteur en Physique & Chimie, puis Biologiste, Psychanalyste, Anthropologue… Il explique que cette boulimie de connaissances était motivée par un besoin de comprendre la nature humaine dans tous ses aspects.
Il faut bien reconnaître qu’avoir un tel spectre d’intérêts stimule la créativité !
Mais la difficulté pour ces surdoués est qu’ils sont souvent des esprits libres. Ils remettent en cause des dogmes et inventent de nouvelles façons de faire. Ce qui ne fait pas toujours bon ménage au sein d’une entreprise et attire les jalousies. Ils ne trouvent donc généralement leur salut qu’en quittant le salariat.
Salariat ou entrepreneuriat ?
Le salariat : une norme ? Pas dans le passé…
Historiquement parlant, le salariat n’a pas toujours été la norme et son hégémonie est très récente.
Voyons d’abord l’origine du mot salariat : « ration de sel de soldat », « personne à la solde ou à gage », « personne engagée qui renonce provisoirement à sa liberté pour satisfaire une mission ».
Au XIXe siècle, le salariat était connoté péjorativement, on parlait même d’« indigne salariat » !
Ce n’est qu’à partir de 1890 que le droit du travail a progressé et que l’expression contrat de travail est apparue en 1901.
Avant, les métiers « dignes » des gens de métier (professions libérales, hommes de loi, médecins, charpentiers…) étaient régis par des corporations tandis que les gens de peine (journaliers, domestiques, manœuvres) n’avaient aucun statut ni protection.
Les premiers salariés de l’histoire n’avaient donc ni métier ni qualification. Au XIXe siècle, les ouvriers travaillaient dans des conditions déplorables, six jours par semaine et entre 12 et 15 heures par jour. Ils étaient néanmoins très peu payés.
Leurs lieux de travail n’étaient pas sécurisés et il y avait toujours des accidents. Olivier Marchand explique tout ceci avec une perspective historique dans son ouvrage « Salariat et non-salariat ».
Jusqu’au XIXe siècle, les salariés représentaient une classe minoritaire, souvent misérable et avec un statut très incertain : les gens louaient leurs services ponctuellement et les ancêtres des intérimaires s’appelaient journaliers (on louait leurs services à la journée.).
Pour beaucoup, les revenus irréguliers étaient une misère et permettaient tout juste de subsister, s’approchant plutôt de la corvée féodale. Au début du XIXe siècle, la France était d’ailleurs un pays majoritairement rural où artisans, paysans et petits commerçants formaient le gros de la population active.
En guise d’illustration, en 1851, sur l’ensemble des actifs, les salariés représentaient 48,3 % contre 89,2 % en 1997 ! C’est avec la révolution industrielle que le salariat a pris son essor notamment poussé par un besoin important d’ouvriers, et le statut a fini de se généraliser après la seconde guerre mondiale.
… et le salariat ne sera probablement plus la norme demain !
Or, l’avez-vous remarqué ? Le monde du travail est en pleine mutation.
Au début du XXe siècle, la révolution industrielle a transformé les hommes en machines mono tâche et a conduit à l’hyperspécialisation.
Mais la révolution numérique et la complexité du monde moderne exigent une plus grande polyvalence, ce qui incite à nouveau à développer des connaissances généralistes.
Enfin, le chômage de masse et le désenchantement du monde professionnel ont finalement poussé nombre de travailleurs à étendre leur champ de compétences, voire à changer de métier. Et dans certains cas, plusieurs fois !
Forts de ces savoir-faire, beaucoup franchissent le pas de l’entrepreneuriat.
Aujourd’hui, les analyses le confirment : une révolution est en marche et le monde du travail de demain ne sera plus le même.
Le travail indépendant et l’entrepreneuriat progressent déjà et ont un bel avenir devant eux (surtout chez la génération Z pour qui la hiérarchie pyramidale ne résonne plus). Il y aura de plus en plus de travailleurs indépendants répondant à des tâches isolées et le travail sera lui aussi multiple et changeant.
D’où l’idée de ne pas mettre ses œufs dans le même panier en devenant slasher.
D’autre part, l’avenir appartiendra aux créatifs, aux artistes, car les tâches de production de masse, logiques ou physiques, seront de plus en plus effectuées par les robots. Or, jusqu’à preuve du contraire, les robots ne pourront jamais imaginer ou éprouver comme des humains.
Dernier point, je pense sincèrement qu’il va y avoir un retour à la terre et à une production locale. C’est déjà en marche (fermes d’avenir, boom de l’artisanat…) et cela est souhaitable éthiquement et écologiquement parlant ! 🙂
Alors pourquoi pas entrepreneur ?
Mais oui, après tout ?
Si vous ne trouvez pas votre place dans le salariat, pourquoi ne pas inventer votre emploi ou une nouvelle forme de travail, celle qui vous correspond et qui vous permettrait de rester pleinement vous-même ?
Dans ce contexte économique qui impose toujours plus de « souplesse » et d’abus en tout genre, mais de moins en moins de rémunération ou de place pour les jeunes, pourquoi devriez-vous choisir une seule voie ?
Pourquoi ne pourriez-vous pas exprimer tout ce que vous êtes au travers de plusieurs talents, de manière isolée ou sous forme de synergie pour créer alors un service original et innovant ?
Et devenir votre propre patron ! Demain tous patrons ? Chiche !
C’est ainsi que Jacques Attali, dans son livre « Devenir Soi », voit la société et le monde du travail de demain : « N’attendez plus rien des dirigeants et créez votre activité ».
C’est également ainsi que Satish Kumar, auteur de « Tu es donc je suis », encourage ses étudiants chaque fois qu’ils lui demandent son avis à propos d’un choix de carrière : « Create your own business ! » leur répond-il.
L’économiste Jean-Marc Daniel, professeur à l’école de commerce ESCP Europe, confie que dans 50 ans, 50 % des travailleurs seront indépendants et qu’à l’avenir, il sera plus facile de trouver un client qu’un emploi !
Pascal Terrasse, Député de l’Ardèche, n’en pense pas moins. Interviewé en 2016, il mentionnait que le concept du travail avait bien changé depuis les Trente Glorieuses. En effet, la génération précédente (qui a connu un marché de l’emploi fluide) visait un « emploi à vie » dans une même entreprise. Tandis que celle des années 80 se préoccupait déjà de flexibilité et d’adaptabilité, afin de convenir à plusieurs employeurs et de faire face aux aléas de la vie.
Quant aux générations suivantes, selon lui, leurs aspirations ont sensiblement évolué.
Il déclarait : « La génération actuelle est plus en quête de sens, s’imagine plus indépendante, loin du salariat traditionnel, et se projette dans le concept du self-emploi […]
Le système économique n’érige désormais plus le salariat comme la norme et de nouvelles formes d’emplois apparaissent : auto-entrepreneurs, «crowdsourcing» rémunéré, indépendants, «slashers». Non seulement le mythe de l’entrepreneur – sorti de son garage – se démocratise dans la société, mais la nouvelle génération aspire à créer de la valeur différemment : social et solidaire, collaboratif, coopératif».
Une nouvelle relation au travail et de nouvelles formes d’emplois font donc leur apparition.
Nouvelle époque, nouvelle génération, nouvelles envies !
C’est vraiment un mouvement de fond…
Comme le dit Axelle Tessandier (manager faisant partie de la génération Y) lors d’une conférence Vitaelia 2015 : « L’entreprise pour ma génération ne fait plus rêver […]
Regardez autour de vous. Il y a un mouvement actuel “Do it yourself” (“Faites-le vous-même” : créez votre job). En fait, je pense qu’à l’avenir, il faudra créer son travail, et même le créer en entreprise quand vous êtes malheureux du cadre qu’on vous a donné : sortez du cadre et prouvez qu’il y a autre chose à faire […] J’ai des amis qui sont très heureux en entreprise, mais qui ont créé leur “cadre” à côté. L’entrepreneuriat n’est pas un rêve ni une liberté et il faut gérer l’incertain, donc ce n’est pas fait pour tout le monde. Il faut être prêt, être obsédé par un sens de liberté pour devenir entrepreneur ».
Aujourd’hui en France, le statut d’autoentrepreneur a changé le rapport à la création d’entreprise. Il y associe la notion de liberté, mais surtout de légèreté.
Alors, pourquoi ne pas essayer quelque chose qui vous ressemble ? Observez le monde, ce qui vous interpelle, ce qui vous attire, là où vous excellez, les besoins qui émergent et vous aurez peut-être une idée géniale !
Et comme le dit Emilie Wapnick, c’est souvent à l’intersection de deux univers apparemment étrangers que se créent parfois, de nouveaux concepts surprenants et intéressants.
Pour des idées inspirantes, regardez plutôt ici : https://www.konbini.com/fr/inspiration-2/ces-jeunes-qui-reinventent-leur-job/
Pourquoi pas déjà pendant les études ?
Créer son entreprise tout en poursuivant ses études est une vraie chance. Vous avez là l’occasion de développer votre projet et de faire l’apprentissage de l’indépendance dans un environnement sécurisé.
Lancé à cet effet en 2014, le statut national d’étudiant entrepreneur (SNEE) est malheureusement peu connu et n’a été adopté que par un petit nombre d’étudiants (en savoir plus sur Le Monde Campus).
Principales qualités nécessaires pour devenir entrepreneur : être combatif, déterminé et optimiste. Mais il faut aussi ne pas avoir de problème avec l’argent !
Cet état d’esprit est indispensable pour mener de front cursus académique et responsabilités inhérentes à la gestion d’une start-up. Pourtant apprécié, le dispositif manque de visibilité : 4 étudiants sur 10 disent n’en avoir jamais entendu parler. Mais dès qu’ils en ont connaissance, plus de 30 % sont intéressés ! (Pour plus d’infos, voir mon onglet des liens utiles).
Si vous avez moins de 26 ans et que vous êtes étudiant porteur de projets et/ou entrepreneur, vous pouvez tenter votre chance pour gagner jusqu’à 10 000 € auprès de Innovons ensemble – Moovjee.
Pour les moins de 23 ans, si vous parlez anglais couramment et que vous vouliez arrêter vos études pour vous dédier corps et âme à votre projet de création d’entreprise, vous pouvez postuler à la fondation Thiel pour une bourse de 100 000 $ !
Ainsi, vous avez pu constater qu’avoir plusieurs centres d’intérêt professionnels n’était pas une tare et pouvait au contraire devenir un atout voire une spécificité. À condition de l’assumer. Vous pouvez choisir de rester dans le salariat et construire autre chose en dehors. Mais vous pouvez tout aussi bien opter pour l’entrepreneuriat exclusivement si vous sortez trop du cadre et que le monde de l’entreprise vous étouffe. Quoiqu’il en soit, que vous choisissiez le salariat ou l’entrepreneuriat, se décider pour un métier et pour sa forme d’exercice n’est jamais simple. C’est pourquoi il est toujours mieux de se faire aider pour trouver sa place et son axe de vie en menant une réflexion aboutie sur qui vous êtes et sur vos aspirations. Cela vous permettra d’articuler vos dons et vos compétences autour d’un métier ou d’activités qui prendront alors forme dans un profond alignement.
Mal être au travail et Reconversion : et si la vérité était ailleurs ?
La reconversion professionnelle ou changer d’emploi seraient les réponses évidentes au mal-être au travail. Pourtant, il y a une vérité souvent occultée : le véritable malaise peut se nicher bien au-delà du travail…
Reconversion : comprendre les 7 phases de deuil de son métier
Une voix intérieure vous murmure qu’il est temps de changer de cap ? Malheureusement, nous faisons souvent la sourde oreille face à l’évidence… Car aller vers la reconversion nécessite de faire le deuil de son métier. Laissez-moi vous aider à comprendre ce processus.
Reconversion : le mythe de la peur de se tromper de voie
Se tromper de voie est la principale peur qui bloque une reconversion. Même si l’envie de changer de cap professionnel est là, cette peur persistante te retient. Elle est souvent démesurée. Découvre pourquoi la peur de se tromper de voie est illusoire et comment la surmonter pour aller vers le changement.
Mary Mann
-Reconversion Professionnelle en Quête de sens (Bilan de compétences spirituel en ligne)
-Thérapie brève
Je vis en Bretagne mais je travaille partout (grâce à internet) !
Vannes FR-56 Morbihan
Tel : +33.(0)6 02 31 82 85
mm[@]marymann.fr
- Bilan de compétences individuel Orientation & Sens de Vie® : Bilan de compétences spirituel pour reconversion professionnelle en quête de sens et alignée spirituellement (Bilan de Compétences en ligne, à distance)